CHSCT départemental du 1er mars 2021

FO fait une déclaration préalable et pose des revendications :
 
le fonctionnement même du CHSCT, voué à disparaître et qu'on néglige de plus en plus;
les enseignants ne soient plus considérés comme cas contact#;
le mal-être généralisé des collègues#;
la situation préoccupante des directeurs d'école etc...

Déclaration préalalble Force Ouvrière

« Monsieur le Président,

Messieurs et Mesdames les membres du CHSCT33,

 

En premier lieu, concernant le fonctionnement-même de cette instance,  la FNEC-FP-FO dénonce à nouveau le fait de devoir passer par l'intermédiaire du secrétaire pour demander les convocations : à partir du moment où l'arrêté de composition est établi, les convocations devraient être envoyées systématiquement à l'ensemble de ses membres sans avoir à en faire la demande et encore moins en passant par le secrétaire qui doit effectuer ces démarches inutiles.

Par ailleurs, il nous semble que les PV arrivent de plus en plus tard : en effet, plus le temps passe et plus il est difficile de se rappeler précisément le contenu d'une séance pour éventuellement proposer des amendements.

 

Ensuite, les reports successifs de ce CHSCT, ainsi que les délais entre la mise en place du protocole renforcé (1er février 2021) et la convocation de cette instance montrent à nouveau le peu d'importance accordé à cette dernière et par extension, le peu d'importance accordé à la santé des personnels. De plus, cela met en difficulté les représentants qui ne peuvent anticiper leurs absences dans leurs établissements.

 

Dans ce nouveau protocole, la FNEC-FP-FO déplore notamment le fait que les personnels enseignants ne soient plus considérés comme cas contact, dès lors qu'un cas avéré est confirmé dans leur classe. Et cela sous prétexte qu'ils porteraient un masque. Doit-on rappeler que seuls les masques FFP2, que notre organisation demande inlassablement depuis le début de l'épidémie, protègent réellement contre le Covid ?

Doit-on rappeler que le virus circule largement en milieu scolaire ? D'après l'épidémiologiste Maxime Gignon, "On a constaté qu'après les vacances de la Toussaint et de Noël, il n'y avait pas d'explosions de l'épidémie. Donc, manifestement, le fait que les gens soient en congés, qu'il y ait moins d'activités professionnelles et scolaires, favorise au moins le plateau voire la baisse de l'épidémie." Ce qui veut donc bien dire que le Covid se transmet entre autres à l'école et que de ce fait, les personnels y sont exposés de façon certaine. Comment l'administration peut-elle alors affirmer que les enseignants ne sont plus cas contacts ?

 

Le constat est donc le suivant : l'administration qui a le devoir de protéger la santé physique et morale de ses agents, en laisse la responsabilité au petit bonheur la chance : elle compte sur le dévouement sans faille de ces derniers qui prennent leur mission d'enseignement à cœur, en croisant les doigts pour qu'ils passent à travers les mailles du filet.

Et ce d'autant plus quand il est expliqué que si on ne peut pas respecter les règles édictées dans la FAQ, et bien on fait fi de ces dernières : comme par exemple le respect des deux mètres de distanciation entre les personnes ne portant pas le masque durant les repas (élèves et adultes), si son application consiste à restreindre les capacités d'accueil.

 

Sans demander des fermetures de classe systématiques, la FNEC-FP-FO en revient toujours aux mêmes revendications : des moyens supplémentaires, plus de postes, notamment des postes de remplaçants, des effectifs réduits. Ainsi, la santé des personnels pourrait être prise en compte : considérés comme cas contact ou à risque, ils pourraient être remplacés et les gestes barrière seraient ainsi applicables (moins de brassage entre les élèves qui  ne seraient pas obligés d'être accueillis dans d'autres classes, faute de remplaçants, par exemple).

En outre, réduire les effectifs permettrait également de réduire la proximité entre les élèves, et par conséquent, le risque de contamination.

 

Par ailleurs, et comme cela a été évoqué lors du dernier CHSCTA, nous avons été alertés par la situation préoccupante des directeurs d’école. Le travail qui leur est demandé de référencement, de préparation de la campagne de tests salivaires (ou PCR car ce n’est jamais clair) la pression qui est exercée sur eux, la responsabilité de suivi des élèves touchés, l’astreinte de fait qui leur est imposée alors qu’ils n’ont pas de personnels administratifs, qu’ils sont en classe, sans décharge particulière, n’est pas réglementaire et les conduit à l’épuisement. Les directeurs d’école ne sont pas des personnels de direction, les missions définies par le décret de 89 sont très précises, une grande partie du travail exigé actuellement des directeurs incombe aux IEN, aux DSDEN et aux mairies dont le plan municipal de sauvegarde comprend aussi la pandémie. En aucun cas, il ne peut être demandé aux enseignants (directeurs comme adjoints) de porter ces responsabilités (vérification des autorisations parentales, accompagnement des élèves vers et pendant l’acte médical…).

Une nouvelle fois, la territorialisation, comme désengagement de l’État, conduit à imposer aux personnels des missions indues et à dégrader leurs conditions de travail comme jamais.

C'est dans ce contexte que notre organisation syndicale exige le retrait du projet de loi 4D qui vise au transfert des médecins, infirmiers scolaires vers les collectivités territoriales. Dans l’intérêt des élèves et du service public, il est indispensable et primordial que tous ces personnels restent à l’Éducation Nationale et que leur nombre soit significativement augmenté. Tout particulièrement en période de crise sanitaire.

 

Notre organisation tient également à vous alerter sur le mal-être et la remise en cause des compétences des personnels qui voient leurs postes profilés, et ce parfois après plusieurs années d'enseignement sur un même niveau ou encore dans les mêmes fonctions. Alors qu'ils ont assuré un service de qualité durant de longues années, ils sont parfois amenés à changer d'école, de classe ou de fonction, simplement à cause d'un avis nuancé de façon souvent opaque et arbitraire, d'autant plus que ces derniers ne sont même plus étayés en CAPD.

 

Enfin, la FNEC-FP-FO souhaite revenir sur la visite qui a eu lieu à la DSDEN le 17 décembre. En effet, nos représentants du personnel n'ont pas souhaité participer aux entretiens individuels, qui ne l'étaient pas tant au regard de la présence de l'administration. En effet, comment la parole des personnels peut-elle être libérée dans ces conditions ? Notre travail de représentants du personnel s'en trouve largement altéré et l'aide qu'on pourrait apporter, significativement amoindrie. C'est pourquoi nous avons préféré ne pas y assister plutôt que de recueillir des avis déguisés, par crainte d'une quelconque répression.

Notre question est donc la suivante : si vous vous souciez réellement du bien-être de vos personnels, pourquoi alors ne pas leur permettre de s'exprimer librement sans faire peser une pression quelle qu'elle soit, notamment en imposant votre présence aux entretiens ?

 

C'est dans ce contexte de crise sanitaire que notre organisation vous demande plus que jamais d'être attentifs au mal-être palpable des personnels (il n'y a qu'à observer les tensions grandissantes dans les équipes) : le risque à terme étant une augmentation des arrêts maladie, et notamment de longue durée, toujours plus de difficultés de remplacement, des classes surchargées, avec des élèves en inclusion sans prise en charge spécifique et des enseignants qui composent... avant de craquer à leur tour. Il est donc urgent d'accompagner vos personnels, de les considérer et cela ne pourra passer que par le déblocage de moyens nécessaires, à commencer par des masques FFP2, des masques transparents pour les établissements accueillants des élèves souffrant de surdité, ainsi que pour les enseignants en maternelle, le recrutement d’un psychologue du travail et des postes supplémentaires.

 

Magali Darcy, Cindy Garcia, Christophe Grimaux et Isabelle Haye, pour  la FNEC FP FO. »

 

Les RH de proximité

 

Et si on faisait des économies de postes tout en évinçant gentiment les syndicats ?

Comment ?

Avec les conseillers RH de proximité...

 

Encore une invention toute fraîche qui date de la rentrée de septembre !

Pas du tout pour éviter de recruter du personnel administratif ou encore pour limiter encore plus l'intervention des syndicats, non, juste pour être plus efficace et travailler en proximité, voilà que maintenant des collègues, du secondaire essentiellement, peuvent assurer de nouvelles missions de conseil en mobilité notamment : ce sont les nouveaux conseillers RH (10 pour l'instant) qui peuvent recevoir tous les agents de leur secteur.

Si vous avez une question concernant votre évolution de carrière, une reconversion, ces derniers assurent des permanences pour vous orienter vers la bonne circulaire, le bon interlocuteur... et ce en toute confidentialité, ben voyons.

 

 

Question FO : Si les collègues ne souhaitent pas passer par le conseiller RH de proximité de leur secteur, peuvent-ils toujours s'adresser directement au service DIPER de la DSDEN ?

La réponse est oui.

FO incite donc tous les collègues souhaitant faire évoluer leur carrière à passer par l'interlocuteur de leur choix !

Quant aux rdv avec ces conseillers RH, ils se prennent sur le site du rectorat.

 

Questions FO : Les collègues qui assurent ces missions de conseil sont-ils payés plus? Sont-ils déchargés ? Sont-ils formés ? Sur quel temps ?

Il s'agit donc de postes profilés (on l'aurait parié...), avec une charge supplémentaire de travail que les collègues s'engagent à assumer à raison d'une demi-journée par semaine. La rémunération (dont le montant n'a pas été communiqué) est une indemnité versée en 2 fois pour l'année.

 

Commentaire de FO : Après que les CAPD ont été vidées de toute leur substance, que les CHSCT vivent leurs derniers jours... l'administration continue de détruire les droits des personnels à marche forcée en annihilant lentement mais sûrement le rôle d'accompagnement des collègues des syndicats, puisqu'elle confie maintenant cette responsabilité à du personnel choisi, dont elle s'assure par ce biais qu'il ira dans le bon sens... celui de l'obéissance et de la collaboration.

 

Profilage de poste

 

FO soumet au vote le vœu pour l'abandon du profilage des postes :

« Considérant les risques psycho-sociaux engendrés pour les personnels et considérant que le DASEN de Gironde dispose d'une marge de manoeuvre dans le profilage des postes, le CHSCT demande l’abandon du profilage et exige que tous les postes soient attribués au barème (AGS). »

FO et la FSU votent POUR

L'UNSA s'abstient...

Dont acte !

 

Rupture conventionnelle

Vous voulez nous quitter ?

Et vous voudriez en plus partir avec des indemnités ?

Et puis quoi encore ?

 

Question : Combien de ruptures conventionnelles ont été accordées depuis leur mise en place en janvier 2020 ?

Sur les 22 demandes, seulement 8 ont abouti en 2019-2020 !

Commentaire de FO : Alors que les indemnités de départ volontaire (IDV) étaient accordées sous certaines conditions, la rupture conventionnelle qui remplace plus ou moins ce dispositif ne sera pas aussi intéressante qu'il n'y paraît : attention, pour pouvoir toucher l'indemnité de départ ainsi que l'allocation de retour à l'emploi (l'ARE, le chômage) dans le cadre de la rupture conventionnelle, il faut que l'administration soit d'accord pour vous laisser partir !

Et sinon ? Et sinon, merci pour vos loyaux services durant toutes ces années, au revoir !

Situation sanitaire et tests COVID

La fonction publique travaille gratuitement, sur le temps de classe des élèves,  la sécurité sociale paye, les labo privés encaissent.

 

Depuis janvier, des tests antigéniques sont effectués (dans le nez) aux collégiens et aux lycéens, alors que des tests salivaires ont commencé à être mis en place à l'école élémentaire. Ces derniers sont planifiés jusqu'aux vacances de printemps avant un objectif de 1000 tests par jour, soit 5000 par semaine. Avec une latitude possible en fonction des clusters.

 

Commentaire de FO : A grand coup de médiatisation, les tests en école sont un véritable scandale orchestré par le gouvernement :

- Les enseignants s’occupent de la paperasserie (carte vitale, autorisation parentale, remplissant des fichiers informatiques en dehors de tout cadre réglementaire…);

Pour force ouvrière, c’est une honte.

 

FO soumet au vote le vœu contre la loi 4 D, qui sera voté à l'unanimité :

« [...]Nous dénonçons le transfert des médecins, infirmiers vers les collectivités territoriales et la double tutelle des adjoints gestionnaires.

Nous exigeons que pas un seul des personnels de l'Education nationale cités dans la loi 4 D ne soit transféré.

Nous rappelons que ce projet entraînerait une inégalité de territoire de l’offre de santé ainsi qu’un désengagement de l’État sur le plan de la lutte contre le décrochage scolaire, le harcèlement scolaire, les conduites addictives, le mal être des adolescents, l’exclusion sociale.[...] »

 

Les résultats sont anonymes. En moyenne la semaine dernière, il y a eu 70% d'adhésion pour les tests salivaires,  contre 35% pour le PCR dans le second degré.

Pour les adultes, il reste un forfait de 1 euro à leur charge, ainsi que pour les jeunes de plus de 18 ans. Donc certains élèves payent !

Pas de cas détecté sur les 3 jours de précédents. Pas de cluster sur la Gironde.

Au 25/02, 4 maternelles étaient fermées, 113 cas positifs et 400 cas contacts sur 300 000 élèves et enseignants.

Pour faire un point régulier sur les cas Covid en milieu scolaire, connaître les établissements fermés,  il existe sur le site du rectorat un onglet « espace presse ».

La Médecin Conseillère Technique insiste sur le fait que lors des repas, la distance de 2 mètres est indispensable car c’est le cas le plus fréquent de contamination.

 

De l'impro...

Et si, malgré toutes les précautions prises, une équipe enseignante est atteinte, « On improvise au mieux pour les élèves. Je ne peux pas mobiliser tous les services pour anticiper chaque type de situation ! » nous affirme le Secrétaire Général !

Quoi qu'il en soit, les ASA (Autorisations Spéciales d'Absence) sont prolongées jusqu'au 1er juin 2021.

 

Encore de l'impro...

Cette fois dans le domaine du remplacement : un enseignant a été prié par son IEN de venir travailler avec son enfant (cas contact, dont la classe est fermée pour cause de covid!) dans sa classe pour pallier le manque de remplaçants ! Pour FO, cela est tout simplement inadmissible en terme de prévention sanitaire et de respect du droit du travail !

 

 

Protection de l'enfance

Et toujours de l'impro...

Concernant la problématiques des élèves placés que l'ont vient récupérer sur temps scolaire, des enseignants se sont retrouvés une nouvelle fois démunis face aux réactions accusatrices et violentes des parents envers eux.

Malgré l'avis que FO avait fait voter lors d’un précédent CHSCT, toujours aucune mesure de prévention et de protection des personnels n'a été mise en place.

Jusqu'à quand devra-t-on se contenter d'improviser ? Doit-on attendre un drame pour agir ?

 

    

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