Conseil de Formation Continue du 19 février 2020
Compte rendu du Conseil de formation de la Gironde le 19 février 2020
Extrait de la déclaration préalable du SNUDI-FO : en intégralité ici et en téléchargement plus bas
Les contestations actuelles contre la réforme des retraites soulèvent de façon évidente les multiples difficultés (précarisation, mépris…) que rencontrent les professeurs au quotidien.
Aujourd’hui la coupe est pleine, et les inscriptions en baisse drastique au CRPE n’en sont que la conséquence logique. En 2020, dans le premier degré, le concours de recrutement de professeurs des écoles enregistre une baisse des inscrits d’un peu plus de 3%. Des conditions qui, en plus de repousser les éventuels candidats aux postes, font fuir les enseignants ! Dans le premier degré, depuis 2012, le nombre de démissions d’enseignants est en hausse, passant de 289 par an à 861 en 2017-2018.
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IUFM, ESPE, INSPE…. les réformes se suivent et se ressemblent en un point : elles ont restreint, au fil des ans, la formation initiale, à tel point que la formule actuelle réduit à peu de chose la dimension professionnelle et théorique de la formation.
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Animations pédagogiques… Nous avions soulevé ce point lors du dernier Conseil de Formation, resté sans réponse…Alors qu’en est-il en Gironde?... La suite ici
Lecture des déclarations liminaires :
Les OS dénoncent le passage en force des E3C. Réponse du DASEN : « Prenez du temps pour écouter Monsieur Blanquer... tout s’est très bien passé » !!!!!
Traduction : la réforme des lycées est une bonne réforme et les enseignants qui manifestent contre cette réforme ne l’ont pas comprise. Il faut écouter la bonne parole de notre ministre Saint Blanquer (Amen), lui faire confiance et croire en lui (Alléluia) !!
Le DASEN est interrogé sur les révélations lors du dernier CHSCT au sujet de l’importante augmentation des arrêts maladie des stagiaires et des PES : « Vous avez mal compris les chiffres ! répond le DASEN, cette augmentation s’explique par la situation particulière de deux collègues PES gravement malades.»
Au nom de quoi pourrions-nous imaginer une seule minute que les PES et les stagiaires, dès leurs débuts dans le métier, connaitraient la souffrance au travail !!! « Tout est au mieux dans le meilleur des mondes possible », nous répond notre Pangloss !
Formation continue pendant les vacances (rentrée 2020) :
Questionné par le SNUDI-FO lors du dernier conseil de formation( en juin 2019), le DASEN nous assurait qu’en Gironde cela ne serait pas mis en place car les « informations étaient trop floues ». Or, comme nous le pressentions, le 6 septembre 2019 le gouvernement a publié un décret qui crée : « une allocation de formation, pour les professeurs bénéficiant d’une formation pendant les périodes des vacances des classes », pour une période maximale de 5 jours.
Le DASEN nous explique donc aujourd’hui que « le cadre ministériel de ce décret étend la formation continue à la demande individuelle pour associer les enseignants à leur parcours de formation… ». Ces 5 journées de formation pourront être réparties entre les vacances de la Toussaint et les vacances d’hiver. Une allocation de formation est prévue par le législateur à hauteur de 60€ (brut) la ½ journée et 120€ (brut) la journée, payée lorsque la formation a été suivie dans sa totalité (il ne faut donc pas être malade pendant la formation !).
Sous l’insistance des OS qui démontrent que les « formations pédagogiques » sont perçues comme une charge de travail en plus, et que les enseignants n’ont aucune envie de revenir pendant les périodes de congés, le DASEN annonce que ces journées seront mises en place sur la base du volontariat.
Le SNUDI Fo s’interroge sur la mise en place de ce temps de formation continue sur la base du volontariat.... Jusqu’à quand ? De plus, ce décret déroge au cadre des 36 semaines de 24 heures et des 108 heures annualisées. C’est une nouvelle attaque contre notre statut de fonctionnaire d’Etat. Ne nous voilons pas la face : sous couvert d’une allocation de formation qui donne l’illusion d’une augmentation de salaire, le projet de notre ministre est bel et bien de nous faire travailler plus ! En effet, avant de quitter son poste de ministre de l’E.N., Najat Vallaud-Belkacem a pris soin d’étendre l’année scolaire du 1 septembre au 31 août, ouvrant ainsi la voie à l’augmentation du temps de travail des enseignants !!!
Formation initiale des PES
La formation initiale, loin de satisfaire les collègues PES, qui affirment « vivre une année très difficile », va encore être changée dans les années à venir. Nous soulevons encore une fois les problèmes récurrents qu’ils rencontrent (voir déclaration du SNUDI-FO ci-jointe).
En guise de réponse, l’administration nous présente un diaporama concernant une enquête réalisée auprès de la promotion des PES de 2018-2019 (dont 35% sont issus d’une reconversion professionnelle). L’échantillon est, d’après l’administration, assez représentatif puisque 86 PES sur 300 ont répondu à cette enquête… Certaines questions portaient sur le nombre de visites des tuteurs qui varie entre 2 et 5 visites et la qualité de l’apport pédagogique de ces visites. 26 % des PES avouent rencontrer des difficultés de communication avec leur tuteur... car ils ont aussi une mission d’évaluation !
Autre fait intéressant révélé par cette enquête : 89% des PES considèrent que la formation de l’ESPE est insuffisante à la préparation à la pratique de classe !!! Sans surprise, les PES reconnaissent rencontrer le plus de difficultés dans la gestion de classe et surtout la gestion de l’hétérogénéité. Ils sont souvent dépassés par des situations difficiles à gérer et épuisés par les 50 heures de travail hebdomadaire que leur impose le rythme de cette année de stagiaire.
D’après les statistiques de l’administration, sur les 178 PES reçus au concours en 2019 :
- 7 ont été prolongés d’un trimestre et titularisés en janvier en raison d’arrêts maladies,
- 6 ont été prolongés d’une année,
- 11 renouvelés qui n’avaient pas été titularisés l’an passé,
- 2 ont été prolongés car ils n’avaient pas validé leur Master MEEF et
- 3 PES ont démissionné.
Concernant l’accompagnement renforcé des PES :
- 11 PES en renouvellement d’année de stagiaire,
- 2 PES prolongés à cause du Master non validé et
- 2 PES qui avaient été prolongés puis renouvelés.
Concernant l’accompagnement en cours d’année, l’administration nous informe qu’une commission mixte a attribué un PIFIR à 22 PES.
Formation continue des enseignants
Elle regroupe les formations qui génèrent du remplacement (classes dédoublées, REP+, directeurs, CAFIPEMF...), la formation sur les 108 heures (français et math), l’accompagnement modulaire hors 108 heures (formation facultative et bénévole).
Ce plan de formation prévu jusqu’en 2023 s’attache aux fondamentaux (lire, écrire, compter ET respecter autrui) et propose un parcours de formation « entrer dans le métier » pour les T1 et T2. Les O.S. répondent, encore et toujours, que les besoins en formation des collègues ne se limitent pas aux maths et français ! L’administration rappelle qu’ils respectent la demande ministérielle et qu’ils espèrent que cette demande évoluera l’an prochain pour envisager des formations sur la « prise en compte de l’hétérogénéité de la classe » et la « gestion des élèves à besoins particuliers ».
Concernant les difficultés de gestion de ces « enfants à besoins particuliers », l’administration nous présente « le pôle école inclusive » qui peut apporter une formation supplémentaire dans les écoles qui ont de gros besoins. Cette formation intervient sur le temps de travail avec les remplaçants. L’administration nous cite en exemple des collègues de La Réole qui ont bénéficié de 2 jours de formation dans leur école grâce aux compétences du « pôle école inclusive ».
C’est LA SOLUTION miracle de l’administration pour gérer les difficultés rencontrées par les collègues à cause de l’inclusion systématique !
Au 14 février 2020, l’administration a comptabilisé 14024 journées de stage. Quelle générosité pour aider les collègues dans l’exercice de leur métier !
Enfin, elle se félicite de la qualité des formations proposées et encourage les collègues à répondre aux enquêtes de satisfaction dans SOFIA, à la suite de leur participation aux animations pédagogiques car seulement 15% des collègues prennent le temps de le faire !!