Evaluations CP/CE1 : Les desiderata du ministre n’ont pas de caractère réglementaire
Le SNUDI-FO 33 rappelle que les PE ne sont pas régis par le principe de la « lettre de mission » qui permet à l’autorité hiérarchique d’imposer ses désidérata. Ils relèvent du statut des PE (décret 90-680) qui fixe leurs droits et obligations en heures hebdomadaires de services (dont une partie est malheureusement annualisée, les 108 heures). Ainsi, en l’absence de cadre réglementaire, ces évaluations n’ont aucun caractère obligatoire !
Et nos élèves n’ont-ils pas intérêt à tous réussir brillamment leurs évaluations ?
L’aumône des 5 heures d’APC…
Ce n’est pas l’octroi d’une fausse compensation horaire qui peut satisfaire les personnels et répondre à leur revendication. Cette annonce n’est qu’une promesse qui n’engage que ceux qui y croient !
Le SNUDI FO33 soutiendra et défendra tous les collègues qui décident de ne pas faire passer ou saisir les résultats de ces évaluations !
Les évaluations CP/CE1 ne sont qu’un outil au service de l’évaluation des enseignants.
Rappelons que la réforme de l’évaluation des enseignants qui découle de PPCR (Parcours Professionnel Carrière Rémunération), protocole ministère-syndicats rejeté et combattu par FO dès le début, a été adoubé par le Snuipp-fsu et l’Unsa !
Notre hiérarchie espère-t-elle nous mater ?
Les pressions vont bon train pour contraindre les enseignants à faire passer ces évaluations et saisir les résultats. Notre hiérarchie, pense-t-elle que grâce au pouvoir arbitraire qui lui est dorénavant conféré sur notre propre évaluation, réussir à nous faire courber l’échine et à nous soumettre encore et toujours plus ?
Les PE ne sont pas dupes ! Tous se rappellent l’an dernier de la cinglante campagne de passage à la Hors Classe, ou plusieurs d’entre nous avaient dans leur dernier rapport d’inspection des commentaires d’IEN élogieux : « Je renouvelle toute ma reconnaissance à X pour la grande qualité de son travail ». « Monsieur X est un directeur loyal à l’Institution… je le félicite et le remercie pour la qualité de son travail et son investissement… ». Et pourtant n’ont obtenu qu’un simple avis « satisfaisant » par ces mêmes IEN, les écartant de tout passage à la Hors Classe !
“La reconnaissance est la maladie du chien non transmissible à l'homme.”
Les fonctionnaires sont régis par un ensemble de textes réglementaires appel é « statut » ! C’est ce statut qui les protège de l’arbitraire, qui évite l’instrumentalisation de l’administration à des fins partisanes par un pouvoir politique quelconque.
Défendre le statut, c’est défendre le respect des principes démocratiques du service public : impartialité, neutralité, probité, égalité de traitement des citoyens.
Les missions des fonctionnaires ne découlent pas de missives ou communiqués de presse des Ministres en place !
Le SnudiFO, la Cgt et Sud éducation se sont adressés ensemble au Ministre
(courrier en intégralité en PJ).
Nous souhaitons rappeler que dans la Fonction publique, toute mesure nécessite une déclinaison réglementaire d’application en l’absence de laquelle les agents ne peuvent être inquiétés et-ou soumis aux pressions hiérarchiques.
Vous comprendrez, dans cette situation, que ces évaluations ne sauraient être mises en oeuvre. Par conséquent nous vous demandons de les suspendre.
Nos organisations syndicales soutiennent et accompagneront les personnels qui refuseront de mettre en oeuvre ces évaluations ou ne feront pas remonter les résultats.
Le Snuipp-FSU sollicité n’a pas souhaité être signataire du courrier !
« Ce n'est pas au nom du gouvernement, même républicain, ni même au nom du Peuple français que l'instituteur confère son enseignement : c'est au nom de la vérité. » Manifeste des instituteurs syndicalistes (26 Novembre 1905).
Face au pouvoir qui nous accable, face au projet de liquidation du service public, de l’éducation nationale, mettons tout en œuvre pour emmener le plus possible de collègues vers le chemin de la revendication, de la résistance et de la reconquête de nos droits et acquis collectifs !